A voir, 4 vidéos sur l'Utmb CCC dont une où vous me verrez lors de ma rencontre avec un trailleur espagnol :
6h30, vendredi 29 août 2008, lever avec le soleil car la navette qui doit nous emmener à Courmayeur via le tunnel du Mont-Blanc part à 7.45 du centre de Chamonix.
8.30, arrivée à Courmayeur. Le départ est à 11h00, nous nous installons dans une pièce du centre sportif, dernier réglage et j'essaye de dormir avant une nuit blanche certainement éprouvante.
10.30, me voilà enfin parmi les 2200 trailleurs , tous probablement un peu cinglés pour s'engager sur pareil épreuve. Que de bonheur, de stress, et d'émotion d'être présent, car c'est l'accomplissement d'une année d'entraînement et de sacrifices, à raison de +- 3500 km de course à pieds sur l'année, + du vélo, du renforcement musculaire en salle, de la marche rapide en altitude, .......... Aujourd'hui, mon rêve va enfin se réaliser, participer à un des trails les plus difficiles en France, et en Europe (100 km autour du mont blanc avec plus de 5700 mètres de dénivelé positif). A ce moment, je réalise que se donner du temps pour vivre sa passion est quelque chose d'inoubliable et d'essentiel pour moi.
Vendredi 11.00, c'est partit pour plus de vingt heures de joies et de souffrances.
Vendredi 12.49, Refuge Bertone( 1989m) , nous nous dirigeons vers le col de la Tronche (2584 m), 650 mètres de D+ en 4 km, je souffre dans la montée, mais je suis loin d'être le seul.
Vendredi 17.10 passage du grand col ferret (2537 m) nous venons d'effectuer 850 mètres d'ascension en 4.5 km, je suis mort et j'ai froid car il y a beaucoup de vent malgré un soleil permanent. Je me motive car maintenant on va descendre pendant 10 km jusqu' à "la Fouly" où Claire m'attend pour m'encourager, et me remotiver.
Vendredi 18h34 "La Fouly" que cela fait du bien de voir Claire, j'en profite pour manger une soupe de pâtes.
Samedi 3.29 du matin, me voici à Vallorcine, j'ai mal au dos, aux jambes, et aux pieds, j'ai froid, il gèle avec une légère rosée. Je me nourris, et Claire me pousse et m'encourage avec vigueur. J'ai choisis d'être là pour vivre ma passion , et aussi pour aider une association. A ce moment je me dis "t'as pas mal, t'as pas mal, ...., chamonix est ton objectif". Je repars comme un Zombie, un pas devant l'autre, je ne suis pas bien du tout et il me reste plus de 1000 mètres d'ascension vers "le col de la tête aux vents" en moins de 5 km, pas de sentiers mais des pierres et des blocs à escalader, et à chaque enjambée, les quadriceps font mal. Beaucoup me dépassent, et je ne peux suivre le rythme, cela va durer une heure où se mêlent solitude, dégoût, souffrance, ennui, mais c'est dans ces moments là que l'on apprend à gérer son mental, et que l'on remarque que le mental peut prendre le dessus sur le physique. Tout doucement au sommet, à force de volonté, je me remets à courir, je retrouve plein d'énergie et je commence à dépasser d'autres trailleurs dont certains ne sont pas beaux à voir. Le jour commence à se lever sur le Mont-Blanc, c'est magnifique, et là on apprécie, et l'on sait pourquoi on aime ce genre de course. Un bonheur simple qui ne s'explique pas, mais qui se vit au profond de son corps et de son esprit.
Samedi 7.02 Je passe "La Flégère" et maintenant c'est 10 km de descentes vers Chamonix. 1 heure de bonheur car je sais que je le finirai dans les temps, je me sens voler, plus aucunes douleurs et une foulée remarquable, probablement une libération massive d'endorphines.
Samedi 8h06, arrivée à Chamonix, les gens vous applaudissent et vous félicitent, vous avez l'impression d'arriver dans un stade olympique, et quelques minutes avant la ligne, tout se bouleverse dans ma tête, émotions, joies, larmes, souvenirs de tous les sacrifices et entraînements pour vivre ce moment. Et déjà me voilà en train de penser à l'année prochaine, oui je serai ici en 2009 pour faire les 166 km (9600 d+), j'en ai besoin car cela fait définitivement partie de ma vie. Enfin assis après 21 heures sur mes jambes.
Je finis à la 419 èmes places sur 2200 inscrits en 21h08 minutes. Il y aura +- 51% de coureurs qui ne termineront pas, soit par abandon ou parce qu'ils ont dépassé les barrières horaires.
Claire est là sur la ligne, elle aussi a des larmes dans les yeux; la fatigue, la joie, la fin du stress, que d'émotions en quelques secondes
"Je voudrais remercier toutes les personnes qui par leurs dons ont montrés que dans ce monde qui nous entoure, existe encore des gens qui se sentent concernés par les autres, et qui ainsi ont pu apporter un peu de joie à des enfants qui en ont vraiment besoin. Merci pour votre soutien financier, mais aussi pour ce soutien mental qui m'a réellement motivé dans les moments difficiles de cette course. Le fait de courir, et de souffrir pour une association qui vient en aide aux enfants m'a permis d'ignorer mes douleurs, mais m'a fait aussi comprendre que l'on a pas le droit de se plaindre quand on peut choisir de souffrir pour une passion, alors que beaucoup d'autres dans le monde souffrent chaque jours sans en avoir le choix. Un grand merci aussi à Claire pour son soutien, sa patience, son aide, tout au long de l'année lors de mes entraînements, et de mes trails."Voir rubrique "remerciement sponsoring utmb" sur mon blog
C'est dans ce genre d'épreuve où se mêlent les meilleurs trailleurs du monde et tous les autres inconnus passionnés par ce sport, que l'on peut faire des rencontres intéressantes et conviviales. Lors de ce week-end, nous avons fait la connaissance de Samuel Bonaudo (4ème au scratch sur l'Utmb en 2007) et de sa compagne Marion avec lesquels nous avons vraiment appréciés les moments passés ensembles.
1 commentaire:
Greetings from your spanish CCC trail running mate, Dennis!
Yes, we sure had a great time at the CCC, and very nice memories of it. :-)
Now, winters comes upon us and AUG09 looks so far away...but i Sure look forward to next summer and maybe at UTMB if I were toget lucky at the entry draw by December. ;-)
Best,
Sergio
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